Donner du sens dans le travail

Donner du sens dans le travail

Jacques Gillot-Péan – 2021

 

 

 

 

Introduction

 

La période de pandémie du coronavirus a entrainé de nombreux questionnements professionnels et a profondément modifié le rapport au travail. Bon nombre de salariés expriment aujourd’hui vouloir réconcilier le sens et le travail.

La question n’est pas neuve ni exclusive du monde de l’entreprise mais elle devient centrale face à un environnement qui bouscule les repères traditionnels. Elle remet au goût du jour la célèbre métaphore des trois tailleurs de pierre :

 

« Il était une fois, trois hommes qui taillaient des pierres avec les mêmes outils, au même endroit et au même rythme…

 

Le premier travaillait presque mécaniquement et quand on lui demanda ce qu’il était en train de faire, il répondit étonné et quelque peu agacé : « Je taille une pierre ! Ça ne se voit pas ? »

 

Non loin de lui, le deuxième effectuait méthodiquement son travail. À la même demande, il expliqua calmement mais sans enthousiasme : « Je taille une pierre pour construire un mur »

 

Un peu plus loin, le troisième travaillait sa matière première avec ferveur, respect et délicatesse comme s’il s’agissait d’un joyau. Et lorsqu’on lui demanda ce qu’il faisait, il répondit avec passion : « Moi ? Je construis une cathédrale… »

 

 

Les risques de l’absence de sens

 

L’absence de sens ou du moins de discours sur le sens rend anxiogène : c’est une perte de cohérence, un développement des contradictions d’actions et de décisions, un repli sur soi et ses besoins propres, une communication interservices réduite au minimum, des conflits favorisés, une diminution d’intérêt et de motivation, …

 

Le management par le sens permet de rendre les changements plus « attractifs » sur le plan collectif comme sur le plan individuel en faisant ressortir « un sens partagé ». Donner du sens c’est donner une signification. Le manager a un rôle essentiel à jouer dans la construction du sens :

 

 

 

Les différents « terrains de jeu » du manager

 

Pour permettre aux salariés d’éviter le cercle vicieux lié à l’absence de sens (insatisfaction – manque de reconnaissance – frustration – stress – burn out – …) et pour entrer dans le cercle vertueux lié à la présence du sens (efficacité – sentiment d’appartenance – intégration – motivation – épanouissement personnel), le manager dispose de cinq terrains essentiels pour agir au niveau du sens :

 

1/ Pour l’entreprise : Le sens permet d’être en cohérence avec la stratégie de sa maison. On ne travaille « hors sol » ; on habite une maison qui poursuit une ambition pour créer les conditions d’une réussite financière, économique, commerciale, …

C’est le terrain des ambitions et des orientations stratégiques

 

2/ Pour le client interne et externe : on est au service de notre client-entreprise ; les prestations correspondent fondamentalement aux attentes et aux besoins du client aussi bien à l’interne qu’à l’externe. Les objectifs donnent du sens à ce que nous leur proposons. Ils sont autant d’éléments de langage pour expliquer nos prestations.

C’est le terrain du plan d’action et des argumentaires

 

3/ Pour l’équipe : l’interprétation d’une œuvre en collectif produit une symphonie, si chacun l’interprète « dans son coin » sur sa partition c’est le risque de la cacophonie. Les objectifs à atteindre, les actions à réaliser, les délais à respecter, les moyens à mettre en acte sont autant de jalons pour construire la route et dessiner une carte lisible.

C’est le terrain de l’organisation et de la répartition

 

4/ Pour son propre métier : c’est le prix de l’autonomie et de la responsabilité que de comprendre ce qu’on fait et pas seulement de faire. C’est la condition pour identifier nos atouts, nos faiblesses, nos opportunités, nos menaces pour progresser dans l’exercice du métier et être en réussite professionnelle.

C’est le terrain de l’acquisition des compétences et de l’évolution

 

5/ Pour sa propre motivation : travailler ce n’est pas un pensum ou une besogne (ou alors la vie professionnelle devient un bagne) ; ce n’est pas, non plus, ne faire que ce que l’on veut (ou alors la vie professionnelle s’apparente au monde des « bisounours »). Travailler c’est réguler ses envies dans un monde de contraintes pour trouver sa voie et vivre en adéquation avec ce que l’on est.

C’est le terrain du projet de vie et de l’épanouissement personnel

 

 

Conclusion

 

 

 

 

 

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